On ne les voit peut-être pas à l’œil nu, mais ils sont présents dans l’air qu’on respire, dans les aliments que l’on consomme au quotidien. Les pesticides herbicides, insecticides ou fongicides sont des substances invisibles qu’on ne peut pas classer d’anodines. En plus d’avoir des effets néfastes sur l’environnement, ils représentent également un danger pour la santé des consommateurs et de son utilisateur.
Les pesticides pour quels usages ?
Les pesticides sont un regroupement de plusieurs substances chimiques, d’origine naturelle ou synthétique, visant à éliminer des organismes vivants s’attaquant aux cultures et plantations. Selon l’usage, on peut parler d’herbicides qui visent les mauvaises herbes, de fongicides qui s’attaquent aux champignons et d’insecticides qui éliminent les insectes.
Les pesticides sont utilisés en agriculture, en jardinerie ou parfois dans les collectivités territoriales. Leurs modes d’action différent selon les types (en surface, préventif, curatif, par contact, par inhalation…) tout comme leur application (enrobage de graine, aspersion par la plante.
La France, un gros consommateur de pesticides en Europe
Des mesures ont été prises depuis 2008 quant à la réduction de l’utilisation des pesticides sur les cultures en France. Cela a débouché sur la mise en place du plan Ecophyto, lancé par Nicolas Sarkozy pour réduire de 50% l’usage des pesticides. Hélas, cela a eu comme effet secondaire d’interdire certains produits pour d’autres moins concentrés, certes, mais utilisés à plus grande échelle.
Au total, la consommation annuelle de la France s’élève à environ 65 000 tonnes de pesticides, pour 75 000 tonnes de produits. Cela représente un tiers de toute la consommation en Europe. Ce qui le place à la seconde place sur le marché européen, derrière l’Espagne. 90% de ces tonnages sont utilisés en agriculture. Les 10% restants sont utilisés par les collectivités (environ un tiers) et par les particuliers et entreprises.
Le marché des pesticides représente un business colossal dans le monde, à plus de 60 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Ce marché est détenu par une poignée de multinationales, dont les Big Six qui sont Bayer, Syngenta, DuPont, Dow, Monsanto et BASF.
De graves conséquences sur la santé et l’environnement
Professionnels, riverains et consommateurs n’échappent pas aux conséquences engendrées par l’utilisation de pesticides. Les professionnels sont les personnes les plus à risques en étant en première ligne. En manipulant ou en respirant aux produits phytosanitaires, les agricultures, viticulteurs et concepteurs de pesticides se retrouvent exposés. Les études menées par les scientifiques démontrent l’apparition de certaines pathologies comme la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et le myélome multiple (cancer du sang). Chez les mères exposées en période de grossesse, on a noté l’apparition de troubles neurodéveloppementaux et de leucémies chez leurs enfants.
Chez les riverains, les risques sont presque les mêmes, puisqu’ils sont eux aussi exposés aux pesticides. Les consommateurs sont beaucoup moins exposés. Ces personnes sont sans doute exposées à des taux faibles, ne présentant pas de graves conséquences. Néanmoins, il existe des pesticides qui causent des perturbations endocriniennes, la glande qui secrète les hormones. Dès lors on comprend bien l’urgence d’en limiter l’usage de manière draconienne.